Plan de Départs Volontaires et de Mobilité Interne (PDVMI)

La CFDT, la CFE-CGC ainsi que la CGT, ont donné un avis défavorable au projet d'accord à l'issue des séances de négociation. Ceci ne permet pas à la Direction d'obtenir la signature d'un accord dit "majoritaire", ce qui obligera la DIRECCTE à homologuer le projet.

Pour la CFDT, ce PDVMI est plus la conséquence de dysfonctionnements organisationnels ou structurels profonds que d’une problématique conjoncturelle. Ce plan est une réponse possible à l’amélioration des indicateurs financiers qui stagnent, voire se dégradent d’exercice en exercice (marge brute, parts de marché, chiffre d’affaires, ranking mondial, retard produits et plans de charge, etc.). Nous constatons qu’il s’inscrit dans la continuité d’une logique de réduction de coût permanente, de plans d’économie successifs dont la finalité vise à gérer surtout le court terme et dont la logique des rendements (sous la pression de l’actionnariat) poussent à considérer l’entreprise comme un produit.

La CFDT appelle le TOP Management à changer de philosophie. Nous interpellons l’entreprise afin d’adresser et de régler les vraies problématiques, c’est-à-dire ses méthodes de marketing (dont les audits récents pointent les faiblesses) et créer au plus haut niveau un management projet en capacité d’arbitrer les stratégies. En effet, les experts montrent du doigt notre fonctionnement trop en silo (que ce soit sur nos segments ou l’organisation des divisions à l’intérieur de ses segments). L’autonomie permet l’agilité, elle est une réponse efficace à la complexité des marchés. Toutefois, sans coordination d’ensemble, ceci peut conduire à limiter les ambitions de l’entreprise et freiner son développement.

Les élus CFDT préconisent donc le démarrage d’une réflexion autour d’une structure légitime pour :
- piloter et orienter les ressources transversales
- optimiser les synergies et coopérations inter-équipes
- créer une vision partagée de tous afin de répondre aux enjeux de demain.

En conclusion, nous considérons que ce ne sont pas les effectifs qu’il faille ajuster, mais que l’organisation est à repenser. Les managers doivent insuffler du sens à l’action et de la fierté dans le travail. La CFDT entend le malaise des équipes, leurs difficultés et incompréhensions concernant les choix qui peuvent être fait. La compagnie doit apprendre à écouter ses collaborateurs ce qui permettrait d’envisager des ajustements organisationnels adaptés (et certainement surprenants). ST peut et doit jouer la carte du développement créatif du savoir de chacun, ne plus voir ses salariés comme une seule force de production et d’exécution, mais comme une force d’intelligence collective ! Le défi est de répondre aux besoins futurs du marché, au bon moment, et avec les bonnes spécifications produits. Est-ce à ce prix que l’Europe, et plus particulièrement la France, renforceront leur souveraineté et l’aura industrielle indispensable à nos territoires ?